• La source de Tourne

     

    La source de Tourne

    Petit Goule

     
    Les eaux de Tourne naissent sur le plateau de l'Ouol, qui est composé de nombreux avens, où les eaux de pluie s'engouffrent pour aller rejaillir en sources limpides à divers lieux notamment dans le vallon de Tourne, situé dans un ravin, à côté d'une grotte, partiellement détruite au XIXe s, qui se nommait la « Baumo di fado » (grotte des fées). Selon les légendes populaires ce havre de sérénité fut vraisemblablement consacré au culte de divinités pré celtiques, renforçant le côté mystérieux du lieu et lui conférant une dimension magique. Lors des invasions, les romains occupant la région, y dressèrent un sanctuaire dédié au culte du Dieu Mythra. Les écrits du Moyen Age attribuaient à ces sources de nombreuses vertus et pouvoirs magiques, dont celui assez insolite de discerner les visiteurs atteint de la lèpre et la peste.
    La source de Tourne donne vie à deux résurgences de type vauclusien, le petit Goul et le grand Goul. Ces deux sources cachent un grand labyrinthe de galeries souterraines très profondes dont on ne connaît pas la fin. La quantité d’eau fournit par cette source était si considérable, que dans le temps anciens elle faisait tourner trois moulins à farine, deux à foulons, un moulin à huile d’olives tout en alimentant une fabrique de soie. Appréciés des spéléonautes le record de plongée dans le Grand Goul se situe à -206 m de profondeur. Lors d’une exploration, un plongeur y laissa la vie, les eaux troubles ne lui ayant pas permis de retrouver le fil d’Ariane pour regagner la surface.

     

    La source de Tourne

    Grand Goule

     

     

    Légende bourguésane sur le toponyme du site
     

    A une époque très reculée un serpent monstrueux qui avait élu demeure dans l’une des cavités profondes des rochers, semait la terreur en ravageant tous les lieux alentour. Les habitants qui étaient terrifiés, priaient pour leur salut. Au milieu du deuil et de l’effroi général un preux chevalier du nom de Turnus, qui n’avait d’égal à sa force que son courage et intrépidité, décida d’affronter seul le monstre afin de libérer le bourg de son joug. La lutte fut terrible mais il en sortit en vainqueur couronné de son héroïsme. Pour perpétuer le souvenir de ce glorieux libérateur, le peuple édifia, sur le théâtre même du combat, un bas-relief à sa mémoire. Et c’est ainsi que les eaux abondantes et pures de la source prirent le nom du vainqueur du serpent pour se nommer la fontaine de Tourne.
    Dans la convergence historique, il fut démontré que ce bas-relief en question représentait le Dieu Mithra dont le culte s’édifia sur le site à l’époque romaine, de ce fait cette légende antique lui fut attribuée. Parmi les six bas-reliefs du dieu Mithra subsistant à travers l’Europe, celui de Bourg St Andéol est le seul à être gravé dans l’écrin naturel de la roche et constituait le fond d’un temple à ce jour disparu. Presque effacé par l’usure du temps, la scène représentait un épisode fondamental de la vie de Mithra, celui-ci sacrifiant un taureau pour régénérer le cosmos. Il saisit le museau de l'animal de sa main gauche, et de sa main droite, brandit le poignard meurtrier. Un lévrier lèche le sang régénérateur qui s'écoule de la blessure. Des épis de blé jaillissent de la queue du taureau, symbole de renouveau et de vie. Au pied du bovidé se tenait un serpent, en haut à gauche un corbeau. Le soleil rayonnant à droite et la lune coiffée d'un croissant à gauche contemplent le sacrifice, Mithra occupant la position médiane de la scène.

    La source de Tourne

    Bas relief Dieu Mithra